Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Humanisme, n°316
La vénérable revue Humanisme, éditée par le Grand orient de France continue son petit bonhomme de chemin. Jadis proposé à tous les membres de l’association, ce trimestriel est désormais vendu au numéro (10€) ou par abonnement (31€). Le numéro 316, daté d’août 2016, s’attaque à deux dossiers d’importance : le transhumanisme et l’enseignement des questions religieuses.
Cette livraison estivale commence par un éditorial du rédacteur en chef Samuel Tomei à propos de l’universel. Suit le compte-rendu par Jérôme Denis d’un colloque de l’Institut de recherches maçonniques (IDERM) en juin dernier pour célébrer le tricentenaire de la franc-maçonnerie spéculative. Vient ensuite une réflexion de Nicolas Chouin sur les territoires, les tribus et les clans.
Trois articles traitent après cela de la question annoncée. Ils sont précédés par un entretien avec le Grand Maître du GODF, Christophe Habas, qui estime que « nous sommes déjà dans l’ère du transhumanisme ». Sont à l’œuvre Annick Droggou, « La bateau de Thésée comme métaphore du transhumanisme », Hervé Cuillandre : « Intelligence artificielle : homme augmenté ou homme substitué ? » et Fabrice Maurice : « Humanisme et posthumanismes » balayent la question.
Cinq articles forment le dossier suivant, celui de l’enseignement des questions religieuses. Avant une reprise d’un article de Ferdinand Buisson paru en 1912 chez Hachette, on lira une présentation de Jacques Garat : « Faut-il enseigner les questions religieuses à l’école ? », puis Charles Coutel : « L’enseignement laïque des questions religieuses à l’école », Alain Bertolila « Réconcilier spiritualité et laïcité » , Philippe Foussier « Du rôle de l’école de la République » et Catherine Kintzler, « Les humanités et l’enseignement du ‘fait religieux’ ».
La revue « grand public » du GODF comprend également les rubriques habituelles (réflexions maçonniques, travaux de loges, économie, débat -sur la fièvre identitaire et le brouillage des repères politiques-, musique, 7ème art et notes de lecture.
La Chaîne d’union n°82
Le n° 82 (octobre 2017, 10€) de La Chaîne d’union, revue trimestrielle d’études philosophiques et symboliques publiée par le Grand orient de France, se divise en deux parties. Dans la première, on trouvera quatre notes de lecture à dominante historique. Sébastien Desprairies propose une réflexion sur la pensée d’Ernest Renan à partir du livre de François Hartog (La nation, la religion, l’avenir, sur les traces d’Ernest Renan, Gallimard, 2017). Pierre-Yves Beaurepaire trace l’histoire au jour le jour d’une loge parisienne au XVIIIème siècle, en commentant Aux sources du REAA, les cahiers de loge du vénérable Tarade, manuscrit témoin de la vie maçonnique de 1771 à 1776, transcription et commentaires de Claude Gagne et Dominique Jardin, Dervy, 2017). Fréderic Fritscher, rédacteur en chef de la revue, recense l’ouvrage d’Irène Mainguy, Retrouver un ancêtre franc-maçon (Archives et culture, 2017). Pierre Mollier chronique le travail de Jean-Claude Momal sur les trésors de la faïence maçonnique française au XVIIème siècle (Dervy, 2017). Pour terminer cette première partie, on trouvera un article de Jean-Louis Coy, « Filmer, Philosopher ou représenter le temps », où l’auteur analyse la manière dont certains réalisateurs de cinéma ont réussi à jouer finement avec la temporalité.
La deuxième partie est consacrée à un dossier crucial : « Spiritualité et franc-maçonnerie. Six articles se succèdent pour tenter d’éclairer l’affaire avec des focales différentes: « La spiritualisation de la franc-maçonnerie française » (Jean-Pierre Bacot) ; « Entre la Bible et l’Homme, existe-t-il une voie médiane ? » (Franz de Québrac) ; « La maçonnerie du XXIème siècle sera spirituelle ou ne sera pas » (Guy Arcizet) ; « Jamais la franc-maçonnerie ne sera une église (Eddy Caexelberghs) ; « Plaidoyer pour une spiritualité laïque » (Claude Salicetti) ; « Franc-maçonnerie, ésotérisme et christianisme » (Samuel Macagne). La lecture de certains articles de ce dossier renseignera sur ce que peut être aujourd’hui la spiritualisation de la franc-maçonnerie au sein même de la structure qui, historiquement et philosophiquement parlant, était censée résister à cette évolution para-religieuse.