Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Une information parue sur Hiram.be nous annonce que, ce dimanche 3 décembre, la Grande loge de l’Alliance maçonnique française (GL-AMF) s’est dotée d’un nouveau Grand maitre au convent qui s’est tenu le week end dernier à Montpellier. Représentant 695 loges, les délégués ont désigné Jean-René Dalle par 381 voix et contre 164 à son concurrent, Marc Paasch, soit plus des deux tiers des voix.
Deux plans ont interféré dans cette élection. Jean-René Dalle était certes le candidat de la maison du Rite français, mais il se posait également comme partisan déclaré d’une ouverture vers la Grande loge de France (GLDF) et la Grande loge traditionnelle et symbolique Opéra (GLTSO). Marc Paasch, candidat du Rite écossais ancien et accepté (REAA) semblait, quant à lui, particulièrement attaché à une politique plus fermée, pour le maintien d’une sorte de petite « GLNF » purement écossaise.
Rappelons que la GL-AMF a été fondée en 2012 par des maçons issus de la Grande loge nationale française (GLNF) après l’éclatement de cette dernière. Elle annonce compter aujourd’hui 15 500 membres répartis en 695 loges. Le premier Grand maître de l’Alliance a été Alain Juillet (2012-1014). Le suivant a occuper le poste fut Claude Beau (2015–octobre 2016), le troisième, qui vient de descendre de charge Dominique Moreau.
Cette élection sonne un peu comme une revanche pour Claude Beau, qui fut un champion de judo, d’une part parce que le Rite français, minoritaire et, il y a peu, mis au tapis, se redresse et reprend les manettes, mais surtout das la mesure où la ligne unitaire, ou en tout cas ouverte, l’emporte sur celle d’que l'on a dit inspirée par le suprême conseil de REAA qui voudrait se faire, en quelque sorte plus régulier que les autres. Principe de réalité contre fausse régularité, diront les facétieux.
Pour autant, il n’est pas certain que ceux qui ont été mis en minorité par le vote d’une partie de leurs propres troupes - qui, du coup, ne sont donc pas à proprement parler des troupes- accepteront de rester dans cette obédience. Affaire à suivre. Le paysage maçonnique français bouge encore autour de lignes de force que nos lectrices et lecteurs connaissent bien.
