Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Georges Bormand
L'idée d'associer la Fraternité universelle à la République universelle -le mot République étant pris au sens platonicien et n'excluant pas un autre régime politique dans certains textes- a traversé la franc-maçonnerie dès ses origines connues, que ce soit dans les Constitutions d'Anderson et les écrits qui les accompagnent ou dans les autres maçonneries écossaises voire les sociétés secrètes plus ou moins ressemblantes à la franc-maçonnerie. Dans son ouvrage publié chez Dervy, Pierre-Yves Beaurepaire fait le tour de ces sociétés et de leurs rapports avec les franc-maçonneries régulières et on apprend nombre de réalités différentes des légendes couramment distillées, tantôt par les maçons eux-mêmes, tantôt par leurs adversaires et ennemis divers. En particulier sur les évolutions des groupes maçonniques ou prétendument maçonniques, leurs associations ou, au contraire, leur non-association aux différents mouvements révolutionnaires du dix-huitième et du dix-neuvième siècles. Et, bien entendu, les questions posées restent pleinement actives en ce vingt-et-unième siècle où l'idéal maçonnique semble s'éloigner de toute réalisation.
Alors on lira ce livre non comme une source d'érudition historique, mais comme une recherche de ce que peut ou doit être l'action ou la pensée maçonniques de notre temps.