Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Un bel ouvrage de 124 pages, de couverture bleue comme il se doit, vient d’être produit par le Grand chapitre féminin de France, sous le titre Les Ordres de sagesse au féminin. Entendez les quatre ordres, plus un, qui permettent à leurs titulaires d’approfondir dans le cadre du Rite français, leurs réflexions et leurs connaissances après quelques années de maîtrise.
Il existe l’équivalent en masculinité et en mixité, mais c’est de féminitude qu’il s’agit ici. Frédérique Ferrand, actuelle présidente de la structure signe l’avant-propos. Elle insiste sur le croisement des préoccupations philosophiques et symboliques et sur la défense de la laïcité, tout en mettant l’accent sur la nécessaire protection des femmes contre les violences sexuelles. On retrouvera ces thèmes développés dans l’entrevue qu’elle nous accordée et qui paraitra dans le numéro 12 de Critica masonica.
Le premier texte trace l’histoire du Rite français « progressif et progressiste». Il en décline les variantes repérables dans les loges bleues : rite Groussier (moderne), rite français rétabli, rite français dit 1801. Il aborde ensuite ce qui se pose comme un renforcement des valeurs qui existent dès le premier degré, autour d’une dialectique immanence/transcendance.
L’article suivant trace le portrait de la juridiction du Grand chapitre féminin de France, depuis sa création avec 19 fondatrices. Il détaille la spécificité des ordres de sagesse et les dominantes symboliques. Le système est pratiqué en France par 17 chapitres regroupant un total de 350 maçonnes. La place de cette juridiction indépendante dans le paysage maçonnique est expliquée, ainsi que les conditions de candidature.
Une troisième partie précise les conditions d’intervention dans la cité à partir de principes définis dans une charte qui s’inscrit dans l’histoire du féministe français, version différentialiste et dont le texte figure en fin d’ouvrage. On en vient ensuite aux essaimages, les déclinaisons internationales en Belgique et au Portugal et, bientôt en Bulgarie et en Israël.
À ce propos, était-il besoin d’illustrer la future juridiction féminine bulgare par une Église, orthodoxe, qui plus est russe ? Quant à la préfiguration israélienne, elle est évoquée par le Mur des lamentations de Jérusalem ? De la difficulté d’exporter la laïcité hors des terres latines… L’ouvrage se poursuit avec une carte de l’implantation des chapitres féminins et une explication de chacun des titres distinctifs.
Ceci posé, nous ne connaissons pas d’équivalent aussi complet, aussi lisible et aussi bien illustré. Il donnera sans aucun doute l’envie à des maçonnes en robe noire de poursuivre leur parcours. Le livre peut être commandé à l’adresse suivante : gcgff2001@gmail.com