Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Spécialiste et pratiquant des formes anciennes de christianisme qui l’ont amené à la fois à étudier la Gnose et à pratiquer l’orthodoxie, Jean Solis, dans L’Art royal, à quoi ça sert ? (Dervy), s’intéresse également à la pratique de l’art royal. Autour de la symbolique de l’architecture, il s’agit, selon l’auteur, de bâtir un temple intérieur. Mais à la différence de celles et ceux qui se contenteraient de ce programme minimal, il cherche à s’inscrire à la fois dans des traditions archaïques et dans la manière dont elles ont été interprétées.
Dans cette logique, s‘inspirant après bien d’autres de René Guénon, Jean Solis insiste sur ce qu’il appelle une triarchie, notion basée sur la royauté, la prêtrise et la prophétie, mais aussi système politique dont il cherche les traces à la fois dans la Bible et dans les rituels maçonniques. Définissant ensuite la notion d’anagogie comme une imitation transcendantale de ce qui est divin, l’auteur termine en décrivant son chemin de traverse.
À l’heure où le christianisme s’étiole sous nos cieux occidentaux (rendons à Jean Solis le fait qu’en terres orthodoxes, il résiste mieux), ce type de discours définit l’un des bras du delta, au sens fluvial du terme, par lequel passent bien des eaux agitées, où se mélangent maçonnisme et religion, dans des parcours souvent érudits et très individualisés. Dans la plupart des cas, dont celui-ci, ils sont aussi très masculins. Cet ouvrage, vendu 9,5 euros est publié par Dervy, dans la collection « Les Outils maçonniques du XXIème siècle ».