Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
« Maître secret, 4ème degré du REAA. Symbolique biblique et alchimique » de François Bégon
Pour l’auteur de cet ouvrage (éditions Dervy), la symbolique alchimique fut au XVIIIème siècle une sorte de synthèse entre les codes culturel de l’époque et les croyances religieuses ? Peut-être est-ce la même chose aujourd’hui où ce registre peut servir de terrain de rencontre pour des maçons issus de diverses traditions.
François Bégon illustre ce propos en analysant le contenu du premier des hauts grades du rite écossais qui se caractérise, outre son symbolisme par un idéal de perfection avec un aspect opératif concernant la construction légendaire du Temple de Jérusalem, ce grade ayant connu, comme l’explique l’auteur, une manière d’hébraïsation en même temps qu’il prenait une dimension éthique. De nombreuses illustrations rendent la lecture de ce livre agréable, le propos étant par ailleurs bien construit, autour d’une dialectique entre les références bibliques et alchimiques.
« Sur les traces d’Hiram. Un chemin maçonnique en loges symboliques et de perfection » de Jean-Pierre Villeneuve
On ne dévoilera pas le contenu de cet ouvrage touffu de Jean-Pierre Villeneuve (éditions Dervy) qui propose une lecture personnelle et érudite du mythe d‘Hiram, fondamental dans le parcours maçonnique, inscrit en une continuité qui commence avec la maîtrise et se poursuit pour le rite français au sein des ordres de sagesse et pour le rite écossais dans les « hauts grades ».
Comme il en trop souvent l’habitude dans bien des publications, cet ouvrage d’affiche pas en titre la couleur de son tablier et, du coup, on redoute à la lecture, quel que soit le talent de l’auteur, d’avoir affaire à la 1001ème version d’un dépliement de certains degrés. En réalité, dans le cadre d’un certain spiritualisme inhérent à sa famille maçonnique, Jean-Pierre Villeneuve nourrit son exégèse d’une culture solide historique et religieuse et, pour le coup, parvient à approfondir de manière originale la lecture de certains symboles, au risque de la sur-signification.
