Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
Cet ouvrage présente une très bonne analyse de la manière dont l’éthique qui se trouve au cœur du projet maçonnique doit être non seulement réfléchie, mais aussi mise en œuvre, dans la mesure où la dureté du monde social nécessite souvent une adaptation permanente contre laquelle une sorte de fil rouge peut permettre de tenir.
Paru chez Numérilivre, dans la collection, « le Franc-maçon dans la cité », le texte de Josselin Morand, très documenté et référencé, traite en un condensé bien maîtrisé, des questions du mal et de la déontologie, avant de proposer un essai de définition de l’éthique et de la morale pouvant permettre de développer une exigence de pensée et de comportement.
Puis l’auteur en vient à lister les références historiques et mythologiques qui structurent les rituels maçonniques, avant de consacrer un passage à Freud, tout en citant souvent l’œuvre d’Hannah Arendt. C’est une éthique de l’engagement qui doit être construite par le maçon s’il ne veut pas se gargariser de belles paroles.
Quant à l’action des maçons hors du temple, pour aujourd’hui, comme pour le monde futur, Josselin Morand décline les valeurs qui doivent la sous-tendre, tout en se méfiant d’une notion de tolérance qui ne doit pas nous conduire à admettre l’intolérable et en se livrant à une critique sévère du système économique et d’une situation où la connection permanente nous conduit à la solitude.
L’auteur de ce livre se dit membre de la Grande loge de France, ce qui est son droit le plus strict. Mais comment diantre parler d’éthique alors que l’on exclut de ses rangs la moitié de l’humanité ? Surtout en s’en prenant, à juste titre, à la « phallocratie institutionnelle ». Pratiquant assidu d’arts martiaux, comme nous le révèle la quatrième de couverture, Josselin Morand doit maîtriser la figure du grand écart.
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Retrouvez Josselin Morand dans le n°17 de Critica Masonica (janvier 2021) : « L’éthique du chercheur. »
