Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« Rocambole » chez les Grecs

 

Jean-Pierre Bacot

 

La 90ème livraison de cette revue dont nous ne manquons ici aucun numéro est consacrée au roman populaire en Grèce. On ne saurait trop remercier Loïc Marcou et Bernard Alavoine qui ont coordonné ce numéro du printemps 2020 de permettre un tel élargissement géographique, tout en travaillant sur les transferts culturels.

 

Cela commence par une étude des échanges franco-grecs du milieu du XIXème siècle aux années 1930 par Loïc Marcou, avec une chronologie et une histoire des processus de traduction des textes français, ceci avant la naissance du roman populaire grec intervenue après la Deuxième guerre mondiale et la Guerre civile. côté grec. C’est alors l’œuvre de Yannis Maris qui domine.

 

Henri Tonnet envisage ensuite ce qui fut écrit en Grèce autour du couple « vengeur, révolté » et des organisations secrètes nécessaires à une certaine efficacité, dans un contexte de domination ottomane. Puis Loïc Marcou nous présente le roman policier néo-hellénique et l’appel qu’il fait à l’imaginaire de la Grèce antique.

 

L’auteur continue avec la question de la réception en Grèce de la série du commissaire Maigret. Georges Bekas s’inspire de Georges Simenon, l’un des écrivains les plus traduits au monde. Bernard Alavoine poursuit l’analogie avec le commissaire Charitos de Petros Markaris, considéré comme le Maigret grec. En fin de numéro, est présenté un conte de cet écrivain, Monsieur Santini.

 

En fin de dossier, d’autres auteurs hellènes voient leur œuvre analysée : Petros Markaris qui s’attaque à la crise actuelle et permanente du pays (Isabelle-Rachel Casta) ; Vassilis Alexakis et son roman La tête du chat (Bernard Alavoine).

 

En varia, on trouvera un essai bibliographique de Maryan (Marie Deschard, née Cadiou) : 50 ans d’écriture populaire (1876-1926). Les fameux supports Veillées des chaumières, Journal des demoiselles, ou la mode illustrée accueillirent nombre de textes de cette écrivaine. Jean-Luc Buard, toujours aussi méticuleux dans ses travaux, présente un index des supports, des éditeurs, des titres, des collections et des illustrateurs, ainsi qu’un choix de textes de Maryan.

 

En dessert, avant une fiche cuisine de Patrick Ramseyer sur Paul Max, nous assistons à la résurrection de la rubrique « Les révélations de Rocambole », interrompue au printemps 2012 par Jérôme Serme. Plusieurs pseudonymes d’auteurs de la série « Spécial police » du Fleuve noir sont dévoilés, ainsi que l’identité d’illustrateurs et l’activité d’un éditeur trafiquant des textes.

 

Daniel Compère a choisi un conte de Marcel Allain : Paterne Benoit détective (1916). L’auteur  fut l’un des deux rédacteurs de la fameuse série Fantômas. Notons pour finir que le kiosque Juventa, réalisé par Encrage éditions, partenaires de la revue, propose en ligne et gratuitement pas loin de 15 000 pages.

 

Les prochains numéros de ce trimestriel Rocambole tourneront autour de « Boussenard l’inexploré », « La semaine de Suzette », « Les romanciers populaires et la Commune », « Jules Mary », « Fayard éditeur », « Ponson du Terrail en héritage ».

 

En attendant, on nous incite à redécouvrir l’œuvre de Maurice Monnier, l’un des précurseurs oubliés de la science fiction, dont les textes peuvent être imprimés à la demande sur Lulu.com. Coordonnée par Jean-Luc Buard qui postface nombre de ces ouvrages, cette politique de réédition de textes rares et jugés importants ne cesse de s’étendre.

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article