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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Un ésotériste oublié : Jean- Charles Pichon

Jean-Pierre Bacot

 

Philippe Marlin qui se définit comme un vieux routier des littératures de l’imaginaire, est directeur de l’association et des éditions de L’Œil du Sphinx, l’un des principaux centres de réflexion francophones sur l’imaginaire. Il est aussi membre de l’association Les Portes de Thélème depuis 2014. Nos lectrices et lecteurs savent que cette mouvance est héritière, parfois critique, du mouvement initié dans les années 1960 par Louis Pauwels et surtout Jacques Bergier autour de la revue Planète.

 

L’un des satellites de cette galaxie s’appelle « Le Collège des Temps ». Il organise deux fois par an des conférences, débats et performances liés à la littérature, la science, l’histoire, la métaphysique et la philosophie à Berder en Limousin, et ce depuis 2008. L’objectif initial de ces manifestations était d’aborder les thèmes développés par le métaphysicien et mythologue Jean-Charles Pichon. Le cycle des conférences prononcées tous les semestres a été dénommé « Rencontres de Berder », du nom d’une île du Morbihan.

 

Jean-Charles Pichon (1920-2006) fut en réalité un personnage protéiforme, un écrivain, essayiste, dramaturge et poète, mais aussi mathématicien et philosophe, très porté sur l’ésotérisme. Encore qu’à notre humble avis, il s’agisse d’avantage d’occultisme. On nous a en effet jadis appris que l’ésotériste cherchait un sens caché et l’occultiste une réalité cachée. La vision cyclique de l’histoire de Pichon eut un certain succès il y a un peu plus d’un demi-siècle, autour d’une variation sur l’éternel retour qui courut des Mésopotamiens à Nietzsche. Pour celui dont nous parlons, les principaux événements à venir seront espacés de 2150 années. Que s’est-il donc passé 130 ans avant notre ère ? Pas de quoi tracer une rupture. Il va donc falloir patienter un peu.

 

L’un des cahiers qui vient de paraître reprend les textes de Philippe Marlin. Après une présentation d’Emmanuel Thibault, l’auteur commence par se présenter comme un néo-berderien, passionné par la science-fiction et, plus largement, les littératures de l’imaginaire, chroniqueur infatigable de la saga des mystères de Rennes le Château. Suivent des textes sur  « Rennes-les Bains, Boudet, Saunière et les Pailloux », autour de ces mystères apparus en 1885 dans cette commune de l’Aude autour d’un curé passablement réactionnaire, en plein exode rural, devenu subitement riche. Viennent ensuite des textes sur « Planète, Bergier et le dieu du futur », « Les témoins de l’apocalypse », « La géopolitique sous  les regards de la science, de l’ésotérisme et de la littérature », « John Dee, à propos d’une exposition à Londres », « Lovecraft et Pichon, les résonnances », « Hommage à Geneviève Béduneau » et « La régression en littérature ».

 

Les seizièmes rencontres de Berder de Juin 2019 ont eu lieu au Château de Turmelière autour du thème de l’image. On commence par des « Gymnopédies autour d’une photo de Jean-Charles Pichon », (Robert Liris et Jean-Christophe Pichon), puis viennent ; « Le mythe visuel de l’Amérique : le passage américain entre enfer et paradis, la conquête face aux cycles de l’histoire » (Lauric Guillaud), « Autour de L’homme et des Dieux, extraits de l’ouvrage de Jean-Charles Pichon récités par Bernard Pinet, conférence animée par Christophe André) », « Le voyage du verbe, du théâtre à l’image » (Bernard Pinet, « Par delà le jeu et le je » (Julie Cloarec-Michaud), «  NóóPérégrinations » ( Yann Minh », «  Cinéma, imaginaire, ésotérisme et vampirisme, Nosferatu (1922 de F.W. Murnau et Ampyr (1932 de C.T. Dreyer » (Yann Calfet) et « Quel lien entre l’image et la réalité en physique (Julien Pichon).

 

En annexe à ce numéro nous est offerte la transcription d’un jeu autour d’un texte improvisé et et collectif ,un « ruban rond » qui donne une petite idée de l’ambiance de ces réunions de passionnés d’un ailleurs présent, pourvu qu’on le cherche... Fidélité à l’enfance et dimension poétique.

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