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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« La Raison » (n°654) de septembre

Le N° 654 du mensuel de la Libre pensée, La Raison est dédié à deux combattants « de la liberté et de l’émancipation humaine » récemment disparus, Zeev Sternhell et Maurice Rajfus. Concernant le premier (1935-2020), Jean-Marie Schiappa tempère son admiration de quelques critiques à propos de l’éternel débat sur la nature du fascisme français. Quant à Dominique Goussot, il montre comment le second (1928-2020) porta un regard acéré sur la police de Vichy, n’exonérant pas quelques notables de la communauté israélite de l’époque, montrant que la solidarité de classe l’avait parfois emporté.

Mais on trouve aussi comme à l’habitude dans La Raison des articles éclairant les questions tenant aux libertés dans le monde. Ainsi défilent pour commencer le droit des écolières israéliennes à porter le short chèrement acquis, la crise des finances de l’Église de France, l’élection d’un maire du Calvados dans une église, la mairie du village étant trop petite pour le respect des mesures de distance, la déclaration de religion obligatoire en Grèce, la restriction des libertés en Écosse, le bilan de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en Irlande et quelques nouvelles du Sud des États-Unis.

On en vient ensuite à une entrevue avec François Devaux, président de La Parole libérée, suite au procès du prêtre pédophile Preynat, après celui de Barbarin. On y lit la poursuite des résistances des structures ordinales catholiques, la faiblesse de la justice française, mais aussi la force du théâtre pour populariser la cause. Une note sur la composition de la Conférence des religieux et religieuses de France nous rappelle l’état de faiblesse numérique des différentes congrégations qui auront été néfastes jusqu’à leurs derniers feux.

Dans un registre proche, La Libre pensée du Rhône vient d’adresser une lettre au nouveau maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, pour lui demander s’il se rendrait au fameux vœu des échevins en présence des évêques, comme le fit à l’étonnement général des laïques son prédécesseur déchu Gérard Collomb. Réponse de Jésuite du nouvel édile, « Probablement, mais je réfléchis ».

Nul besoin de transition pour que l’on en vienne à lire un petit dossier sur les risques que court la loi de 1905 sous la macronie, suivi d’un refus de voir les intégristes  de Saint-Pierre-du-Colombier dans l’Ardèche, les « missionnaires de Notre-Dame » construire une église au mépris de quatre hectares protégés et alors que tant de bâtiments religieux sont vides.

Mais il n’y a pas que les derniers oripeaux du catholicisme dans la vie. Il s’agit également de défendre les Toulousains inquiétés pour avoir déployé une banderole « Macronvirus ». À l’heure où les pouvoirs publics défendent mordicus les carricatures de Mahomet, à fort juste titre, la réaction outrée suscitée par cette pancarte serait proprement risible s’il n’y avait pas, réellement, des poursuites. Justement, un article de Christian Eyschen reprend l’histoire de la lutte laïque menée jadis en France par La Libre pensée, avec de salutaires caricatures.

Nous ne donnerons pas le détail des petits articles, nous contentant de citer l’hommage à Condorcet de Patrice Decormeille, la mise en lumière par Pierre-Yves Ruff d’un personnage méconnu, Louis-Nathaniel Rossel, communard qui devint écrivain très imaginatif en prison, avant d’être « fusillé pour l’exemple » à l’âge de 27 ans. Nous n’oublierons pas non plus le bilan de Freud proposé par Nadine Vuachet et l’entrevue avec le professeur Guillaume Lecointre sur la question : « Comment classer le vivant et pourquoi ? »

 Dans l’ambiance de bouillie philosophique et politique dans laquelle notre société baigne, le mensuel La Raison a quelque chose de rafraichissant, surtout quand il est rappelé en quatrième de couverture que le Conseil d’État a bien rappelé que l’épidémie de Covid ne devait pas servir de prétexte à restreindre nos libertés.

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