Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Arsène
J’ai rêvé l’autre nuit d’une nuée de francs maçons et maçonnes rassemblée devant le siège des obédiences, tapant trois fois dans les mains pour exiger la réouverture des temples. En passant d’un lieu sulfureux à un autre, ils tombèrent sur des Catholiques agenouillés devant une église, puis sur des Juifs très pieux dodelinant de la tête devant une synagogue. Dès lors, je téléphonai à un protestant luthériano-calviniste de mes amis, pour lui demander devant quel temple il priait. Il me répondit : « Aucun, mon frère, nous on obéit aux lois de la république ! ».
À peine réveillé, je me dis : « Et les évangélistes, au fait ? », en comprenant illico que ma question était inutile, « puisque de toute manière ils ne croient pas au virus » et en ajoutant, pris d’inquiétude : « mais ai-je le droit de les caricaturer ? ». Puis, je pensai : « au fait, les Musulmans, il n’ont fait aucun bruit pour la réouverture de leurs mosquées ! ». Il est vrai que les plus radicaux d’entre eux se réjouissent déjà que les femmes soient masquées.
Si ce rêve je fis, c’est qu’aucun Grand maître, ni Grande maîtresse n’est allé voir le gouvernement pour exiger la réouverture des temples maçonniques avec application stricte des mesures de distanciation brechtienne, port obligatoire pour toutes et tous de masques sentant le produit désinfectant et obligation de chanter parodiant Brassens : « Sans le rituel, sans le rituel, le zoom nous emmerde ! Pas de virtuel, pas de virtuel, mais juste de l’habituel ».
Bien réveillé, je me suis dit qu’il fallait m’armer de patience jusqu’à la course aux vaccins. Puis, passant à l’écriture, en choisissant une image de temple dévasté il y a quelques temps à Tarbes par un cinglé quelconque, je m’inquiétai subitement : n’allait va-t-on pas reconnaître le visage du policier ?
(Photo Dépêche du midi, Laurent Dard)
