Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Les humeurs de Gaston
Crédits image Rob Dobi
Les manifestations d’antivax ont repris du poil de la bête, depuis qu’officiellement on emmerde leurs participants. Mais elles promettent de s’amaigrir si Omicron continue à sévir, tout simplement parce qu’un certain nombre de participants à ces rassemblements d’adversaires de la piqure, et parfois même du masque, se trouveront dans l’hôpital situé le plus près de chez eux, admis en soins intensifs. Ils sont contre l’obligation vaccinale, mais pas contre celle des médecins de respecter le serment d’Hippocrate, eux qui les soignent sans sourciller, malgré certains grognements de personnels hospitaliers exaspérés.
Ces non-vaccinés par peur, indifférence, méfiance ou idéologie, retardent, chacun le sait, la sortie collective de cette longue pandémie. Ils ont, nul ne le leur contestera, le droit de mourir dans la souffrance si le masochisme les atteint. Mais sont-ils autorisés à encombrer des établissements de soin dont les personnels sont largement épuisés ? Question à l‘étude, sociale et éthique, chez les maçonnes et maçons dont l’esprit humaniste et civique se trouve aujourd’hui souvent mis à mal par une société à la dérive.
À propos de vaccination, il apparaît dans les statistiques dont on nous abreuve, que nombre de personnes très âgées vivant à domicile, ayant la chance de ne pas survivre dans un EHPAD, n’ont pas encore été fût-ce que contactées pour une vaccination. Mais que font donc les élus, les maires au premier chef, dont les bureaux d’aide sociale connaissent tous ces aînés un par un ? Ce n’est vraiment pas la peine de nous parler de proximité pour ne pas être capable de joindre les plus fragiles de ses administrés.
Que se passe-t-il donc en toile de fond de ces affaires de vaccin ? C’est qu’à l’ombre d’un néo-libéralisme aujourd’hui menacé par les nationalismes et le retour du fascisme, pousse une sorte de libertarisme, du nom du mouvement apparu aux États-Unis au début des années 1970, à ne pas confondre avec le mouvement libertaire. Il s’agit d’une sorte d’égoïsme théorisé, fortement encouragé par l’égoïsme ambiant, d’un primat de la liberté sur l’égalité, la fraternité, la solidarité, sauf lorsque l’on se fait rattraper par la patrouille, entendez le virus, qui frappe d’autant plus fort que l’on est faiblement dosé.