Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Jean-Pierre Bacot
Comme on le constate sur cette carte (crédits Le Monde), l’orthodoxie, dominante en Ukraine, est divisée en quatre blocs. On trouve au sud-ouest, l’Église dite gréco-catholique, au centre les partisans de l’Église de Kyiv, et à l’est les adeptes du patriarcat de Moscou et, dispersés sur les territoire, les fidèles dépendant à la fois de Kyiv et de Moscou. Les autres religions, juive, protestante ou musulmane sont très minoritaires et l’athéisme est assez faible.
L’agression de l’armée russe aura eu pour effet de souder des personnes qui étaient divisées par la langue. De cet aspect, il a été beaucoup question. En revanche, la désapprobation de l’attitude du Patriarche de Moscou, hyper poutinien, aura également contribué à rendre l’appartenance religieuse indifférente, sauf, peut-être pour les zones revendiquées par la nouvelle URSS.
Bien sûr, il est encore trop tôt pour savoir comment les Ukrainiens modifieront éventuellement leur position religieuse après le conflit, mais il est probable que les divisons s’adouciront, au moins pour ce qui ne réfère pas plus ou moins directement à la Russie. Une nation s’est formée sous l’adversité que plus rien ne pourra diviser. Le moi, disaient les freudiens, se pose en s’opposant...