Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Les humeurs de Gaston
Le bruit commence à courir, convent après convent, que la franc-maçonnerie française, toutes obédiences comprises, aurait commencé à maigrir à cause du Covid. Il ne s’agit pas essentiellement de sœurs et de frères passé-e-s à l’Orient éternel, mais d’une sorte de torpeur qui touche du reste l’ensemble du monde associatif, d’une nouvelle couche d’individualisme consumériste.
Certaines loges, les plus solides, n’auront pas eu à pâtir du confinement et leurs colonnes ne se sont pas dégarnies, dans la mesure où elles ont su maintenir des activités à distance et ne pas laisser ceux de leurs membres qui se trouvaient en difficulté en état de solitude aggravée.
Mais d’autres ateliers qui, du coup mesurent ce qu’était leur fragilité, ont perdu des adhérents et certains ont même dû se mettre en sommeil, même si, pour certaines, le Grand Architecte était là pour les protéger. Les historiens de la franc-maçonnerie savent que cela s’est déjà produit en 1830, 1848, 1870/71, mais aussi, bien évidemment pendant et après les deux guerres mondiales, en 1914-1918 et 1940-1945.
Les sociologues ne manqueront pas de se pencher sur le caractère conjoncturel ou structurel de cette désaffiliation partielle qui touche également les mondes de la culture et de l’édition. Du premier livre qui sortira sur la question, nous nous nous ferons un devoir de rendre compte.
Que nos lectrices et lecteurs n’hésitent pas à proposer en commentaires leurs expériences et leurs témoignage sur cette question.
