Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
De la même façon que l’épidémie de Covid-19 avait transformé les 67 millions de Français en experts médicaux (ils avaient précédemment été tous sélectionneurs de l’équipe de France pour le dernier Mondial de football), la guerre menée par la Russie à l’Ukraine nous a tous transformés en experts ès géopolitique. Le sujet ne manquera donc pas d’être abordé aux agapes et je vous propose d’entretenir la conversation, en trois temps - évidemment -, à partir des premières leçons à retenir sur ce conflit.
Il faut d’abord commencer par des propos consensuels et se rassurer en énumérant les erreurs d’appréciation de Vladimir Poutine. Il a ainsi sous-estimé la résistance ukrainienne, la solidité de l’unité européenne et de l’Organisation du traité de l'Atlantique-Nord (OTAN) et la détermination des États-Unis, comme il a surestimé le soutien de la Chine. Il découle de ces erreurs d’appréciation, un constat sur le mode de fonctionnement des responsables politiques : leur rationalité et les préoccupations économiques peuvent toujours être prise en défaut par le dogmatisme et l’idéologie. Là, la discussion peut s’égarer sur les apports déterminants - ou non - de l’analyse psychanalytique des grands de ce monde.
D’autres leçons risquent d’enflammer ensuite les discussions - et c’est le deuxième temps - quand il s’agira de reconnaître la rapidité avec laquelle les États-Unis ont repris le leadership occidental après les années de flottement obamien et d’abandon trumpien. Ou quand il sera proposé de reconnaître qu’il vaut mieux appartenir à une alliance, l’OTAN en l’occurrence, que d’être isolé si on veut avoir une chance d’échapper aux États prédateurs.
L’unité de la tablée se refera sur l’ultime et troisième leçon quelque peu désespérante : la guerre figure bien toujours comme un des avenirs possibles. Ce qui ne manquera pas d’inciter à passer à l’étape suivante : buvons, buvons, buvons.