Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
Avec la livraison du numéro 182 de son Magazine La tribune des athées, l’Union des athées tire la sonnette d’alarme sous la signature de son président Bernard Guillon. Celui-ci revient sur la difficulté qu’il y eut jadis à exclure Robert Faurisson, athée déclaré, mais révisionniste impénitent ayant nié l’existence des chambres à gaz. Mais cette affaire remonte à trente ans et ne saurait expliquer le vieillissement des militants.
Bernard Guillon, qui remercie Jean-Max Capmarty, grand producteur et initiateur de textes, insiste également sur la crise du mouvement associatif, dont on parle trop peu et dont l’une des racines est une montée massive de l’individualisme. Il va jusqu’à envisager une assemblée générale de dissolution d’une association qui existe depuis 53 ans.
Concernant l’athéisme en France, la situation n’en paraît pas moins paradoxale, dans la mesure où des études statistiques convergentes mettent notre pays en tête de la non-croyance, avec une moitié de la population ayant renoncé aux croyances religieuses. Les quelques rares éléments sociologiques disponibles montrent que les classes populaires conservent davantage de croyances, d’origine musulmane ou évangélique. Trente millions d’athées tranquilles ? Comme l’écrit Bernard Guillon « Nos convictions ne sont pas en danger et aucune nécessité de les défendre ne fédère les énergies ».
Par ailleurs, si son objectif n’est pas la promotion de l’athéisme, la Libre Pensée est structurée par les militants athées mais qui inscrivent leur lutte dans un cadre politique. Deux structures dissidentes vivotent, mais la maison-mère tient le coup en critiquant surtout dans ses publications ce qui reste de catholicisme et pas assez l’islamisme et l’évangélisme, dans une dimension internationale.
De son côté, l’Union Rationaliste, créée en 1930 et qui regroupe essentiellement des scientifiques, ne fait pas beaucoup de bruit, de ce que nous en savons en tout cas. Elle publie des Cahiers rationalistes de bonne facture qui mériteraient une plus large diffusion.
Ceci posé, le dernier numéro du magazine La Tribune des athées revient sur les droits de l’enfant. R. Roze des Ordons insiste sur le fait qu’aucun baptême ne devrait être donné avant la majorité. Quant à la question de l’historicité de Jésus, elle est posée par à G. Angeleri. Puis J.M. Sobrie propose un long développement qu’il amène à poser la nécessité de s’armer intellectuellement, en particulier avec la constance d'une pensée critique pour mette à jour les massacres oubliés. Marcel Délèze s’intéresse aux rapports entre la foi, les sciences et l’épistémologie, revenant sur la bataille de tranchées que mena l’Église catholique. A.G. Leduc étrille le peintre Yves Klein, qualifié de piètre charlatan. Le même auteur revient sur la personnalité de Christian de Duve, prix Nobel de médecine en 1974 et responsable de l’Université catholique de Louvain.
Cela nous permet de noter que la petite sœur belge, association des athées, semble mieux se porter que la vielle dame française. Pourquoi ne pas fusionner ?
