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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

La création de contenus sur les plateformes numériques : un marché comme un autre ? - Réseaux (n°246-247)

Jean-Pierre Bacot

Pour ce nouveau numéro, Patrice Flichy, cofondateur de la revue en 1983 avec Paul Beaud (1942-2007) passe en partie la main, avec l’accesssion de Valérie Beaudouin au titre de codirectrice. Professeure de sociologie, elle est également directrice de recherche à l’EHESS.

Cela dit, ce nouveau numéro montre que le portefeuille d’auteurs s’élargit encore avec cette nouvelle réflexion collective, dirigée cette fois-ci par Olivier Alexandre et Bilel Benbouzid. Après leur préface, « Vivre de ses vues », ces deux chercheurs se sont adjoints Arnaud Lelièvre er Bertrand Roudier pour ouvrir le dossier en travaillant sur le marché de YouTube. Disposant de milliers de chaînes thématiques, à quoi s’ajoute une infinité de vidéos, la plateforme numérique génère toute une gamme de revenus classés par les auteurs en quatre catégories.

Quentin Gilliote et Dominique Pasquier travaillent sur l’accession à un statut professionnel des vidéastes qui utilisent ce type d’outil. C’est une évolution qui s’avère si délicate que les artistes font souvent appel aux dons.

Nathan Ferret revient sur cette pratique en traitant du « capitalisme du don », una analyse socio-économique de la plateforme Twitch. Sans surprise, on constate que celles et ceux qui passent le plus de leur temps sur la plateforme sont les plus enclins à financer certains contenus.

Dans le même univers, Sylvain Juanes et Manuel Boutet interrogent « l’envers de la notoriété et du marché », avec l’utilisation des anonymes du streaming qui parviennent pour certains à élargir leur micro-public de passionnés.

Dans une autre analyse de la précarité du milieu, Anne Jourdain réfléchit sur la création de contenus chez les coachs indépendants, spécialisés pour certains dans les stratégies de reconversion. La qualité de leur produit mis en ligne contraste le plus souvent avec leur statut précaire.

Dernier article du dossier, l’infrastructure de qualification par algorithmes des contenus de la plate-forme Dailymotion, par Thomas Jaffeux. « L’ontologie computationnelle » (ça ne s’invente pas !) des créateurs de l’outil automatisé de validation, le traitement industriel des vidéos et les normes publicitaires surdéterminent le jugement des ordinateurs.

En Varia, on lira l’article d’Emilien Schultz, Simon Guillouet, Emma Cape et Guillaume Lachenal sur Lancetgate et la mise à l’épreuve que cet outil  présente quant aux publications scientifiques sur Twitter, dans un contexte de « scepticisme organisé. ». C’est en effet sur cette plate forme qu’au moment du Covid un débat s’est noué autour de la trop fameuse hydroxychloroquine » promue par Didier Raoult.

Changeant progressivement de tête de pont, la revue poursuit son orientation, avec des thématiques extrêment variées. Nous répéterons qu’elle est devenue le principal outil de structuration d’un milieu de spécialistes qui nous aident à penser les conséquences sociales de la technique.

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