Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
Maya Kandel vient de consacrer chez Gallimard un ouvrage fort bien construit et référencé consacré à Une première Histoire du Trumpisme. L’auteure revient à plusieurs reprises sur un aspect dont on parle peu : le rôle joué par la religion catholique dans le système présidentiel. Elle souligne que, si les évangélistes -ces protestants born again fondamentalistes, partisans d’une religion plus sensitive qu’intellectuelle- sont toujours puissants, ils semblent être en perte d’influence.
Rappelons que ces évangélistes, surtout dans leur composante blanche, ont commencé dans les années 1960 à protester contre les écoles modernistes. La Christian Coalition of America, à dominante pentecôtiste (prédominance de l’Esprit Saint), a aussi mené une croisade culturelle notamment contre l’avortement.
Mais le vent a tourné et Maya Kandel cite d’innombrables cas de conversion au catholicisme dans les milieux républicains proches de la Présidence.. Elle donne comme exemple de cette influence le fait que la majorité des Juges de la Cour Suprême, nommés par Trump pour beaucoup, sont catholiques.
Il en est de même du vice-président James David Vance, qui fut évangéliste jusqu’en 2016, puis chrétien non confessionnel, avant de se convertir au catholicisme en 2019. Trump lui-même, qui se déclarait presbytérien jusqu’en 2021 se dit aujourd’hui chrétien non confessionnel. De telles évolutions concomitantes ne peuvent être le fruit du hasard.
Si cette évolution devait se confirmer au sein des élites républicaines étatsuniennes, on pourra dire que l’entreprise de démolition Trump aura mis aux oubliettes la fameuse formule WASP (White, Anglo-Saxon and Protestant), au profit d’un WASC. Les spécialistes disserteront de l’érosion du rapport à la Bible au profit du Nouveau Testament et du cadeau fait aux Américains d’origine irlandaise ou hispanique.
Du coup, la récente élection comme Pape du cardinal américano-péruvien et augustinien (Adepte du rôle de la Grâce), Robert Francis Prevost (Léon XIV), relève peut-être d’une stratégie. Chassé d’Europe, le catholicisme s’américanise du Nord au Sud, avec quelques positions en Asie et en Afrique. De quoi redonner de l’espoir aux traditionalistes européens.
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