Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Ernest
Pour sûr, ce n’est pas raisonnable ! D’autant que si l’on en juge par les titres, il y a du grain à moudre dans ces livraisons récentes du mensuel de La Libre Pensée, La Raison, numéro après numéro, que beaucoup ont dû dévorer, si la poste marchait, pour se ressourcer pendant cette crise qui ne fut pas que sanitaire.
N°648, février 2020, « Après l’inauguration du monument de Chauny. Mobilisons nous pour la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de 1914-1919 par voie législative en 2020 ». Le combat, « mémoriel », comme disent certains, continue.
N°649, mars 2020, « Erasmus des religions », un nouveau vent clérical souffle sur l’Union européenne ». C’est beau, la France, mais nous ne sommes pas seuls, mais espérons être contagieux.
N°650, avril 2020, « Contre la répression. Pour le droit d’expression et de manifestation. On ne bâillonnera pas la pensée libre ». On ne lui tapera pas non plus dessus.
N°651, mai 2020, « La vérité sur l’affaire Jeanne d’Arc ». En gros, ils adorèrent celle qu’ils avaient brûlée…
N°652, juin 2020, « Le Président de la République en appelle à l’union des forces spirituelles contre le Covid 19. Saint-Macron, priez pour nous ». Cela risque de ne pas être très efficace.
À quelque chose malheur est bon, avec ces belles couvertures, on mesure la force et la diversité des sujets traités dans le magazine pour la modique somme de 3,50 euros. Sans insulter ses nombreuses contributrices et contributeurs, ce mensuel mériterait d’être reconnue d’utilité publique, qu’il s’agisse d’actualité et/ou d’histoire et, pourquoi pas d’être, porté en triomphe. Promis, juré, les chroniques, les vraies, vont reprendre force et vigueur.
En attendant, il nous revient d’annoncer le dernier opus d’une série de publications des actes des Colloques de guerre sur 1914-1918. Il est consacré à Paul Meunier, syndicaliste « infatigable combattant contre l’injustice » (1871-1922) qui parvint à faire supprimer les conseils de guerre spéciaux en 1916 et fut poursuivi, physiquement en moralement par les nationalistes, sa vie durant. Ce personnage auquel le dernier colloque de la Libre Pensée fut dédié est devenu une des figures tutélaires d’un mouvement qui n’a pas encore à son programme le déboulonnage des statues de Clémenceau. Pour autant, comme l’écrit Christian Eyschen : « A l’issue de tous ces colloques sur la guerre de 1914-1918, on peut espérer que les combats contre la guerre, pour la Fraternisation, pour l’Internationalisme, pour la réhabilitation de ceux qui disent Non à la boucherie et à la barbarie, soient autant de phares vers lesquels nous marchons, et que nousn’aurons pas œuvré en vain. »
