Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
À La Libre pensée, le vent de la révolte ne cesse de souffler. Dans son dernier numéro, son président, Jean-Sébastien Pierre commence à répondre à un autre président, celui de la République, sur la notion de séparatisme, en lui rappelant que plutôt que de se centrer uniquement sur l’Islam, il ferait bien de se souvenir de ce qui perdure comme séparatisme catholique en Alsace-Moselle ou dans les départements et collectivités d’Outre-mer. Quant à faire signer une charte de la laïcité, vu la conception qu’en a le pouvoir, il faudra y revenir à deux fois, à moins que le Conseil constitutionnel ne mettre le holà à la sortie publique de ce « serpent de mer ».
Quant à la réforme du Conseil économique, social et environnemental (CESE) prévue, les rationalistes y voient ni plus, ni moins qu’un retour du pétainisme, rappelant que le général de Gaulle chuta en 1969 sur un référendum qu’il avait proposé et qui voulait déjà monter une sorte de chambre des corporations et que les français refusèrent, grâce en particulier au rôle que rappelle volontiers le président de Force ouvrière dont certains membres sont très actifs à La Libre pensée.
Un dossier signé Dominique Goussot est intitulé comme il se doit : « le serpent de mer », traite d’un corporatisme dont les origines sont recherchées dans l’encyclique papale Rerum novarum du 15 mai 1931. Les différentes étapes sont analysées et joliment illustrées pour les applications françaises de ce concept jugé antirépublicain, de cette date à 1969 et encore aujourd’hui.
Ceci posé, le dernier numéro de La Raison comporte un grand nombre d’articles courts sur les atteintes à la laïcité ou aux actes de xénophobie en France, en Suisse, au Brésil, au Québec, en Suède, au Danemark, aux États-Unis. On revient également sur la journée internationale de La Libre pensée du 20 septembre dernier avec le discours de la délégation française.
Le Liban est ensuite à l’honneur avec le rappel des conclusions d’un colloque tenu à Beyrouth en avril 2012 qui pourfendait le retour du cléricalisme multiforme, lequel recommence aujourd’hui à miner l’unité d’un pays qui peine à sortir d’une longue série de catastrophes.
Le discours présidentiel de septembre dernier sur les 150 ans de la République est largement étrillé. L’article mentionne notamment l’exil fiscal comme une forme de séparatisme et revisite ces longues années parsemées d’entorses aux principes fondateurs.
Pierre Roy revient sur un thème que vous pourrez retrouver dans le second numéro de Critica masonica consacré à la démocratie : les monuments aux morts pacifistes. Puis Pierre-Yves Ruff nous rappelle qui fut Ernest Gégout (1854-1936) auteur d’un livre qui lui valut quelques ennuis, écrit avec Charles Malato, Prisons fin de siècle, souvenirs de Pélagie. Le second ouvrage ne souleva pas de scandale, il s’appelait Jésus, caricature du catholicisme pleine de gauloiseries.
Le sommaire de cette livraison aussi riche qu’à l’habitude nous présente quelques ouvrages des éditions Libertaires, la charte de constitution de l’observatoire social de La Libre pensée, une entrevue avec Christian Zeimert, peintre luxembourgeois et un hommage à Mario Bunge, philosophe matérialiste et humaniste récemment disparu.
En dos de couverture, bénéficiant de la couleur, la revue publie une lettre ouverte à un maire, Michel Delafosse, l’un des promoteurs de la charte de la laïcité, charte dont on aura compris que les libertaro-trotkistes de la revue détestent cordialement.
