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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Quinzinzinzili n° 46 - Les amitiés de Régis Messac

Jean-Pierre Bacot

Deux gros dossiers dans ce numéro 46 de Quinzinzinzili. Tout d’abord, la première partie d’une étude consacrée par Guibert Lejeune à Maurice Dommanget (1888-1976) qui fut un journaliste, syndicaliste et révolutionnaire des plus actifs. Membre du PCF, rédacteur à l’Humanité, il fut tenté par le  trotskisme an 1934 quand Monatte et Rosmer seront exclus, ayant même discuté en France avec le « vieux ». Il s’est ensuite efforcé avec Messac et d’autres de maintenir un syndicalisme enseignant, dit de l’École Émancipée, pris en tenaille entre les réformistes et les staliniens, dans une démarche à la fois révolutionnaire et antitotalitaire.

Suit un article consacré à Panaït Istrati (1884-1935), célèbre écrivain roumain d’expression française, à l’œuvre duquel est attachée une autre revue, le Haïdouk, par Daniel Léraut. Frédédic Lefèvre, Jean Desthiens et Ion Cāpātānā nous présentent ces trois amis qui, avec Messac, ont entretenu avec ce romancier et essayiste qui fut vilipendé par les communistes, des rapports critiques bien détaillés à travers leur correspondance et les vicissitudes de l’édition en français et en roumain des textes des uns et des autres. C’est tout un pan de l’histoire des rapports des intellectuels avec le communisme dans l’entre-deux guerres qui est ici investiguée, y compris l’attitude des Juifs roumains qui, dans leur majorité, furent tentés de soutenir les staliniens contre les fascistes.

La suite de ce numéro reprend des notes de lecture de Régis Messac. Il s’agit d’une critique des œuvres d’Upton Sinclair qui donnent à l’auteur l’occasion de déployer sa vison de la vie littéraire du moment. Quant à Liberté chérie, écrit par Messac en 1933 et qui vient d’être rééditée chez Ex Nihilo, nous y reviendrons à la rentrée avec la recension d’autres ouvrages de Messac qui ont également bénéficié d’une nouvelle édition chez Grange batelière. En attendant, Pierre Guy Pélissier interroge la positon de Messac par rapport à la notion de liberté, laquelle fait écho aux dérives actuelles de l’individualisme par introjection du diktat néolibéral.

Signalons que cette revue Quinzinzinzili, comme tant d’autres, a aujourd’hui grand besoin d’abonnements. Pour 2023, le tarif pour la défense de la littérature populaire et progressiste est de 35 euros. Adresse : société des amis de Régis Messac, 71, rue de Tolbiac, 75013 Paris. Avec le numéro 46, la couleur rose bonbon de sa couverture sera prise comme une volonté d’espérer.

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