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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

La Maçonnerie allemande épurée... mais bien après la guerre

Jean-Pierre Bacot

Nous sommes en 1957 et il se produit en République fédérale allemande un phénomène qu’un historien, Alain Bernheim, a noté dans sa brève, mais percutante étude sur la franc-maçonnerie allemande qui aurait mérité un long développement et une édition de qualité. Lors du réveil en 1945 de cette maçonnerie, qui s’était largement compromise avec le régime au début du IIIe Reich, il s’est agi de désigner un Grand commandeur pour le Suprême conseil de Rite écossais, la structure de hauts grades du rite alors dominant en Allemagne. Il fallait trouver un homme qui ne fût pas marqué par un passé honteux. Si le sujet n’est pas tabou, ce n’est pas loin d’être le cas.

C'est August Pauls qui fut d'abord choisi pour diriger cette structure sommitale. Mais en 1957, il mourut et c’est un certain Georg Geier qui fut nommé à son poste, mais il passa à son tour de vie à trépas en 1960, au moment où la maçonnerie allemande rompait avec la Grande loge de France pour se greffer sur la « régularité » anglo-saxonne. Elle se plaçait sous la tutelle de fait des Anglais et Nord-Américains. Acte à inscrire dans la logique de la guerre froide, puisqu’il s’agissait de forces occupantes, largement maçonnisées par ailleurs.

Officiellement, aucun ancien membre du parti nazi ne faisait partie de la franc-maçonnerie allemande reconstituée. Alain Bernheim note cependant que certains maçons avaient été membres de cercles d’extrême-droite. Bref, Theodor Vogel, ancien Grand maître des Grandes loges unies d’Allemagne est pressenti pour le poste, mais il le refuse. On comprendra plus tard qu’il n’était pas blanc-bleu. On pense alors à Walter Hörtsman. Celui-ci se récuse à son tour, pour cause de passé trouble qu’il a peur de voir ressurgir. Deux noms restent possibles : d’abord celui de Raoul Koner, dont on découvre qu’il avait écrit des articles hostiles à l’Angleterre dans la revue du Suprême Conseil Eleusis et qu’il avait été exclu de l’obédience. Il reste Erich Schalscha. Ce dernier est né en 1893 et a été reçu maçon le 21 juin 1928 à Breslau. Il émigre en Angleterre en 1936, retourne en Allemagne et sera nommé juge à la Cour fédérale de Karlsruhe en 1953. Mais il a, quant à lui, le « malheur » d’être d’origine juive : plusieurs dignitaires insistent alors sur le fait que son élection donnerait une image négative de la franc-maçonnerie allemande. Adenauer, démocrate chrétien, n'était pas franc-maçon, mais il avait dit, à propos de la dénazification de ce qui était devenu la Bundeswehr « Comment voulez-vous que je nomme des généraux de 18 ans ? ». La transposition en franc-maçonnerie donnerait : « Comment nommer des apprentis au 33ème degré ? ».

Nous sommes donc en Allemagne de l’Ouest, en 1960, au cœur de la franc-maçonnerie. Dans un premier temps, l’intéressé, Schalscha refuse d’être désigné, puis il est finalement élu en 1961, ceci entrainant la démission de plusieurs membres du Suprême Conseil, dont Vogel qui cherche à bâtir une structure concurrente, mais qui ne réussira pas. Schalscha dont on cherchera en vain des traces en dehors de l’étude d’Alain Bernheim, sera réélu à son poste en 1963 et 1966, cédant la place en février 1969 à Udo Sonanini.

Alain Bernheim note que le premier travail universitaire réalisé sur l’histoire récente de la franc-maçonnerie allemande et sur ses liens avec le nazisme n’est intervenu qu’en 1964 (Manfred Steffens, Freimaurer in Deutschland. Bilanzeines Vierteljahrhunderts, Christian Wolff Verlag, Hamburg 1964 et Helmut Neuberger, Winkelmaß und Hakenkreuz. Die Freimaurer und das Dritte Reich, Verlag Herbig, 2001). Il n’exclut pas, pour expliquer ce retard, qu’un véritable protocole d’omerta ait été conclu entre certains francs-maçons allemands à la fin de la guerre pour que leur passé nazi soit recouvert d’un voile pudique. En dehors de tout complotisme, on peut certes comprendre ce silence organisé par le fait que l’image de la franc-maçonnerie allemande était en jeu. Mais quelle image ? Cette maçonnerie oublieuse des Lumières dont Gotthold Ephraim Lessing (1729 -1781) avait été la pierre de touche, aura payé cher ce véritable déni, puisqu’elle est aujourd’hui quantitativement l’ombre de ce qu’elle fut et ne semble pas pouvoir se réveiller.

C’est de ces années 1961-1964 en tout état de cause, et pas avant, que l’on peut dater la véritable et tardive dénazification de la maçonnerie allemande. Cela confirme ce qui s’est produit plan politique. En 1963, Schalscha, en tant que Grand commandeur du Suprême conseil et le Grand maître de la Großloge der Alten Freien und Angenommenen Maurer von Deutschland, Wilhelm Richter, ont signé un protocole sur lequel fonctionne encore cette maçonnerie allemande. Il aura bien fallu attendre la disparition de toute une génération pour que le doute soit levé, mais dans ce cas, il était trop tard pour que cette maçonnerie puisse se relever, non point de ses cendres, mais de celles des camps d'extermination. Devons-nous nous réjouir que cette punition nous prive d’un partenaire et d’un échange, qu’il soit culturel, maçonnique ou les deux à la fois avec les héritiers de nos FF:. Lessing, Goethe, Mozart ?

Avant cette date de 1963, nul n’aura en tout cas trouvé à redire sur ces personnages au passé trouble, que l’on pouvait repérer à des postes de responsabilité, au sein de tous les Suprêmes conseils « réguliers » du vaste monde. Par les hasards d’une histoire décidément bien compliquée, Schalscha qui connaissait peut-être le passé de son équivalent français Charles Riandey, ancien prisonnier en Allemagne, mais néanmoins antisémite, n’eut pas à croiser cet homme. Riandey aurait considéré Schalscha comme un représentant typique de ce qu'il appelait la « Judéo-Maçonnerie ». Le Suprême conseil allemand avait été de longues années en difficulté avec les Américains, qui considéraient qu’il prenait trop de libertés avec l’expression de la croyance et la présence de la Bible. Mais quand il décida de rentrer dans la norme et de reconnaître son équivalent français nouvelle forme, Schalscha et Riandey étaient morts tous les deux, ils avaient rejoint leur Orient éternel, au paradis de leur GADLU pour l’un, et en enfer, on l'espère, pour l’autre, cela dit pour rester dans les références métaphysiques de l'époque.

Le fait qu’il n’y ait pratiquement plus de franc-maçonnerie en Allemagne nous laisse bien seuls, avec nos sœurs et frères belges, dans notre volonté d’illustration de l’universalisme. Certes, il se trouve quelques Rhénans éclairés qui visitent parfois les loges alsaciennes ou lorraines, voire parisiennes. Mais ils sont moins de 15 000 maçons dans toute la Germanie, dont à peine 300 femmes, tous spiritualistes ou presque, contre plus de 70 000 avant le nazisme. Il n’existe pas de tradition laïque en Allemagne, même chez les catholiques et si la religion s’écroule outre-Rhin tout autant que chez nous, c'est en douceur, nonobstant les scandales de pédophilie du clergé catholique. Par rapport à la population, on compte quinze fois moins de maçons hommes et cent fois moins de maçonnes, il n’y aucun espoir.

Certes, l’état de la franc-maçonnerie est un indicateur parmi bien d’autres, et il ne faut pas faire de maçonno-centrisme. Pour autant, sans cultiver le paradoxe, il semble que la France et l’Allemagne ne se soient finalement jamais senties aussi proches culturellement que pendant les périodes où elles se faisaient la guerre ou quand elles préparaient la prochaine. Le nazisme a tout détruit en ayant atteint le sommet de l’horreur, avec des millions de victimes, mais aussi avec des dizaines de millions d’acteurs conscients, fussent-ils fanatisés.

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J
Mein lieber Bruder Alain,<br /> <br /> Merci pour ces références germaniques et française qui complètent ma culture.<br /> Il n'en reste pas moins que l'on peut:<br /> 1. Te créditer d'être le premier à avoir tiré en français la sonnette d'alarme avec des éléments précis.<br /> 2. S'étonner que cela n'ait pas été ou très peu repris. Il ne s'est pas agi de censure, juste d'un chose dont il ne convenait pas de faire grand bruit, à ce qui semble rétrospectivement et ne manque pas d'étonner.<br /> <br /> Sinon, le ne crois pas d'avoir jamais traité d'amateur. Si c'est le cas, le mot a dépassé ma pensée und ich bitte un Enstchuldigung, Je trouve parfois que tes pépites, réelles, j'insiste, sont un peu noyées dans des textes pas assez organisés, mais ton rôle en reste très positif.<br /> <br /> Bien frat:.<br /> <br /> JPB
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A
Mystères de l'informatique, mon commentaire semble avoir été copié trois fois. J'en suis désolé..<br /> <br /> ab
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A
Cher Jean-Pierre Bacot, <br /> <br /> Vous venez de publier un article (‘La Maçonnerie allemande épurée… mais bien après la guerre’) dans lequel vous écrivez : « Nous sommes en 1957 et il se produit en République fédérale allemande un phénomène qu’un historien, Alain Bernheim, a noté dans sa brève, mais percutante étude sur la franc-maçonnerie allemande qui aurait mérité un long développement et une édition de qualité ». Bon, comme l’écrivait souvent Jean Paulhan. <br /> <br /> Vous avez aussi écrit amicalement ailleurs, « Tout respect gardé envers Alain Bernheim qui nous gratifie parfois de quelques pépites, ce n'est pas un modèle de rigueur historienne, contrairement à … ». Bon, encore. <br /> <br /> Et récemment aussi – c’est un ami qui a eu la bonté de me le signaler – « en oubliant Bernheim, qui en effet est un amateur ». <br /> <br /> Ma ‘brève mais percutante étude’, prononcée dans la Chaire Théodore Verhaegen à l’Université Libre de Bruxelles remonte à 1998. J’ai publié trois ans plus tard, 'La Franc-Maçonnerie allemande en 1995' [pseudonyme A. v. B.], dans Humanisme 220-221, 112-123. Et il y a aussi les quelque 1900 mots de l’entrée ALLEMAGNE dans l’Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie (2000). Des indications s qui auraient pu retenir votre attention en ce qui concerne l’Allemagne se trouvent également dans ‘United Grand Lodge and United Grand Lodges of Germany, 1946-1961’ (AQC 127, 61-103) où je mentionne l’appartenance au NSDAP de plusieurs dignitaires de la franc-maçonnerie allemande.. <br /> <br /> Et je ne cite que pour mémoire 'Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926' (Eleusis 3/1980: 155-156), 'Für Leo Müffelmann' (Akademietagung des A.A.S.R., Stuttgart. Eleusis 3/1984: 170-174, 'In Memoriam Johannes Bing'. Eleusis 5/1984: 282-288, 'Auszüge aus den Nachforschungen über die Frühgeschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland'. Areopag Excelsior Nachrichten (Zürich 1984) 50: 5-25, 'Leo Müffelmann (1881-1934) - Die schwierige Zeit'. humanität 4/1985: 13-15 et ‘Friedrich der Große und die Konstitution “von 1762”’. TAU (Bayreuth) II/1988: 16-21.<br /> <br /> Il est bien possible que vous ignoriez les langues étrangères, à l’instar de la plupart des universitaires français. Mais, en bon Français cartésien, expliquez-moi votre définition du mot amateur. Car vous savez sans doute qu’Alain a écrit : « Un amateur est quelqu’un pour qui la recherche du beau n’est pas un métier. Ce mot est rarement pris dans une acception favorable ».<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Alain Bernheim<br /> <br /> <br /> <br /> Cher Jean-Pierre Bacot, <br /> <br /> Vous venez de publier un article (‘La Maçonnerie allemande épurée… mais bien après la guerre’) dans lequel vous écrivez : « Nous sommes en 1957 et il se produit en République fédérale allemande un phénomène qu’un historien, Alain Bernheim, a noté dans sa brève, mais percutante étude sur la franc-maçonnerie allemande qui aurait mérité un long développement et une édition de qualité ». Bon, comme l’écrivait souvent Jean Paulhan. <br /> <br /> Vous avez aussi écrit amicalement ailleurs, « Tout respect gardé envers Alain Bernheim qui nous gratifie parfois de quelques pépites, ce n'est pas un modèle de rigueur historienne, contrairement à … ». Bon, encore. <br /> <br /> Et récemment aussi – c’est un ami qui a eu la bonté de me le signaler – « en oubliant Bernheim, qui en effet est un amateur ». <br /> <br /> Ma ‘brève mais percutante étude’, prononcée dans la Chaire Théodore Verhaegen à l’Université Libre de Bruxelles remonte à 1998. J’ai publié trois ans plus tard, 'La Franc-Maçonnerie allemande en 1995' [pseudonyme A. v. B.], dans Humanisme 220-221, 112-123. Et il y a aussi les quelque 1900 mots de l’entrée ALLEMAGNE dans l’Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie (2000). Des indications s qui auraient pu retenir votre attention en ce qui concerne l’Allemagne se trouvent également dans ‘United Grand Lodge and United Grand Lodges of Germany, 1946-1961’ (AQC 127, 61-103) où je mentionne l’appartenance au NSDAP de plusieurs dignitaires de la franc-maçonnerie allemande.. <br /> <br /> Et je ne cite que pour mémoire 'Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926' (Eleusis 3/1980: 155-156), 'Für Leo Müffelmann' (Akademietagung des A.A.S.R., Stuttgart. Eleusis 3/1984: 170-174, 'In Memoriam Johannes Bing'. Eleusis 5/1984: 282-288, 'Auszüge aus den Nachforschungen über die Frühgeschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland'. Areopag Excelsior Nachrichten (Zürich 1984) 50: 5-25, 'Leo Müffelmann (1881-1934) - Die schwierige Zeit'. humanität 4/1985: 13-15 et ‘Friedrich der Große und die Konstitution “von 1762”’. TAU (Bayreuth) II/1988: 16-21.<br /> <br /> Il est bien possible que vous ignoriez les langues étrangères, à l’instar de la plupart des universitaires français. Mais, en bon Français cartésien, expliquez-moi votre définition du mot amateur. Car vous savez sans doute qu’Alain a écrit : « Un amateur est quelqu’un pour qui la recherche du beau n’est pas un métier. Ce mot est rarement pris dans une acception favorable ».<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Alain Bernheim<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Cher Jean-Pierre Bacot, <br /> <br /> Vous venez de publier un article (‘La Maçonnerie allemande épurée… mais bien après la guerre’) dans lequel vous écrivez : « Nous sommes en 1957 et il se produit en République fédérale allemande un phénomène qu’un historien, Alain Bernheim, a noté dans sa brève, mais percutante étude sur la franc-maçonnerie allemande qui aurait mérité un long développement et une édition de qualité ». Bon, comme l’écrivait souvent Jean Paulhan. <br /> <br /> Vous avez aussi écrit amicalement ailleurs, « Tout respect gardé envers Alain Bernheim qui nous gratifie parfois de quelques pépites, ce n'est pas un modèle de rigueur historienne, contrairement à … ». Bon, encore. <br /> <br /> Et récemment aussi – c’est un ami qui a eu la bonté de me le signaler – « en oubliant Bernheim, qui en effet est un amateur ». <br /> <br /> Ma ‘brève mais percutante étude’, prononcée dans la Chaire Théodore Verhaegen à l’Université Libre de Bruxelles remonte à 1998. J’ai publié trois ans plus tard, 'La Franc-Maçonnerie allemande en 1995' [pseudonyme A. v. B.], dans Humanisme 220-221, 112-123. Et il y a aussi les quelque 1900 mots de l’entrée ALLEMAGNE dans l’Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie (2000). Des indications s qui auraient pu retenir votre attention en ce qui concerne l’Allemagne se trouvent également dans ‘United Grand Lodge and United Grand Lodges of Germany, 1946-1961’ (AQC 127, 61-103) où je mentionne l’appartenance au NSDAP de plusieurs dignitaires de la franc-maçonnerie allemande.. <br /> <br /> Et je ne cite que pour mémoire 'Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926' (Eleusis 3/1980: 155-156), 'Für Leo Müffelmann' (Akademietagung des A.A.S.R., Stuttgart. Eleusis 3/1984: 170-174, 'In Memoriam Johannes Bing'. Eleusis 5/1984: 282-288, 'Auszüge aus den Nachforschungen über die Frühgeschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland'. Areopag Excelsior Nachrichten (Zürich 1984) 50: 5-25, 'Leo Müffelmann (1881-1934) - Die schwierige Zeit'. humanität 4/1985: 13-15 et ‘Friedrich der Große und die Konstitution “von 1762”’. TAU (Bayreuth) II/1988: 16-21.<br /> <br /> Il est bien possible que vous ignoriez les langues étrangères, à l’instar de la plupart des universitaires français. Mais, en bon Français cartésien, expliquez-moi votre définition du mot amateur. Car vous savez sans doute qu’Alain a écrit : « Un amateur est quelqu’un pour qui la recherche du beau n’est pas un métier. Ce mot est rarement pris dans une acception favorable ».<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Alain Bernheim<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Cher Jean-Pierre Bacot, <br /> <br /> Vous venez de publier un article (‘La Maçonnerie allemande épurée… mais bien après la guerre’) dans lequel vous écrivez : « Nous sommes en 1957 et il se produit en République fédérale allemande un phénomène qu’un historien, Alain Bernheim, a noté dans sa brève, mais percutante étude sur la franc-maçonnerie allemande qui aurait mérité un long développement et une édition de qualité ». Bon, comme l’écrivait souvent Jean Paulhan. <br /> Vous avez aussi écrit amicalement ailleurs, « Tout respect gardé envers Alain Bernheim qui nous gratifie parfois de quelques pépites, ce n'est pas un modèle de rigueur historienne, contrairement à … ». Bon, encore. <br /> <br /> Et récemment aussi – c’est un ami qui a eu la bonté de me le signaler – « en oubliant Bernheim, qui en effet est un amateur ». <br /> <br /> Ma ‘brève mais percutante étude’, prononcée dans la Chaire Théodore Verhaegen à l’Université Libre de Bruxelles remonte à 1998. J’ai publié trois ans plus tard, 'La Franc-Maçonnerie allemande en 1995' [pseudonyme A. v. B.], dans Humanisme 220-221, 112-123. Et il y a aussi les quelque 1900 mots de l’entrée ALLEMAGNE dans l’Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie (2000). Des indications s qui auraient pu retenir votre attention en ce qui concerne l’Allemagne se trouvent également dans ‘United Grand Lodge and United Grand Lodges of Germany, 1946-1961’ (AQC 127, 61-103) où je mentionne l’appartenance au NSDAP de plusieurs dignitaires de la franc-maçonnerie allemande.. <br /> <br /> Et je ne cite que pour mémoire 'Die ersten vierzehn Brüder des A.A.S.R. in Deutschland: 1921 bis 1926' (Eleusis 3/1980: 155-156), 'Für Leo Müffelmann' (Akademietagung des A.A.S.R., Stuttgart. Eleusis 3/1984: 170-174, 'In Memoriam Johannes Bing'. Eleusis 5/1984: 282-288, 'Auszüge aus den Nachforschungen über die Frühgeschichte des Alten und Angenommenen Schottischen Ritus in Deutschland'. Areopag Excelsior Nachrichten (Zürich 1984) 50: 5-25, 'Leo Müffelmann (1881-1934) - Die schwierige Zeit'. humanität 4/1985: 13-15 et ‘Friedrich der Große und die Konstitution “von 1762”’. TAU (Bayreuth) II/1988: 16-21.<br /> Il est bien possible que vous ignoriez les langues étrangères, à l’instar de la plupart des universitaires français. Mais, en bon Français cartésien, expliquez-moi votre définition du mot amateur. Car vous savez sans doute qu’Alain a écrit : « Un amateur est quelqu’un pour qui la recherche du beau n’est pas un métier. Ce mot est rarement pris dans une acception favorable ».<br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> Alain Bernheim
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M
Après cette lecture, on comprend mieux pourquoi la maçonnerie allemande est Untoten, zombie, hélas, trois fois hélas.
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