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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

« Quinzinzinzili, l’univers messacquien » se met sur son 31

« Quinzinzinzili, l’univers messacquien » se met sur son 31

Jean-Pierre Bacot

Le 31ème numéro de la revue Quinzinzinzili dont nous vous entretenons régulièrement vient de paraître. Son grand manitou est Olivier Messac, petit-fils de Roger Messac, écrivain et théoricien de la littérature populaire, dont le magazine illustre l’œuvre, numéro après numéro.

En apéritif, on nous donne des nouvelles de l’association, du courrier des lecteurs et des recensions relevées dans d’autres revues dont la nôtre, un ensemble qui montre que Quinzinzinzili fait plus que survivre et peut donc poursuivre son bonhomme de chemin pour sortir de l’oubli des pans entiers de la culture populaire.

L’un des acteurs de cette lourde tâche, Jean-Luc Buard, rédacteur en chef du Rocambole et collaborateur de notre revue est dûment célébré. Il vient d’être estampillé à l’université Paris XIII docteur es sciences de l’information et de la communication pour son travail sur Marie Aycard (1794-1859) et la configuration médiatique qui s’est construite autour de lui, que les technologies de l’information permettent de retracer.

Suit une contribution de Jean-Louis Touchant sur l’histoire du détective Novel, en référence à la thèse consacrée en 1929 par Régis Messac à la question de généalogie du polar (Le « Detective Novel » et l’influence de la pensée scientifique, nouvelle édition revue, Paris, Les Belles Lettres, collection Encrage, 2011). L’article suivant illustre un autre pan de l’œuvre messacquienne : la science fiction. Guillaume Lanuque nous proposant avec « Propos d’un utopien » une analyse du texte éponyme de Messac, reprise de ses productions dans la revue Les Primaires de 1930 à 1939.

On en vient ensuite à une authentique disputation avec la revue Aden à propos des éditoriaux politiques de Messac avant guerre, Guibert Lejeune défendant la lucidité qui fut celle de Messac face au pacifisme de Romain Rolland et Henri Barbusse, thème illustré par la reprise de la recension faite par Messac de la revue Commune, de juillet 1933. Sa lecture en est positive, les intellectuels communistes comme Paul Nizan semblant nécessaires à notre écrivain pour lutter contre les complaisances qui commencent à apparaître ailleurs face à la montée de l’hitlérisme.

Au milieu de ce sommaire aussi riche qu’à l’habitude, on trouvera des éléments relatifs à une question centrale dans l’œuvre de Messac : les rapports de la culture bourgeoise et de la littérature prolétarienne. Des lettres de Roger Messac à René Bonnet permettent de faire le point sur cette question toujours ouverte.

François Ouellet (En marge. Relire vingt-cinq romanciers méconnus du XXe siècle, éditions Nota bene, Montréal) a sorti de l’oubli une vingtaine de romanciers du XXe siècle dont voici la liste, au cas où nos lecteurs connaitraient quelques uns de ces écrivains : André Baillon, André Berge, Marc Bernard, Pierre Billotey, Roland Cailleux, Jean Cassou, Renée Dunan, François Fosca, Mireille Havet, Roger de Lafforest, René Laporte, Georges Limbour, Pierre Luccin, Jean Malaquais, Régis Messac, Hélène d’Œttingen (dite Roch Grey), Paule Régnier, Georges Ribemont-Dessaignes, Valentine de Saint-Point, Marcelle Sauvageot. Quant aux éditions de la Table ronde, elles ont publié Une forêt cachée. 156 portraits d’écrivains oubliés, (d’Éric Dussert, 2013) dont une partie avait déjà été repérée par Messac en son temps. François Fosca est particulièrement mis en valeur avec la critique de trois de ses ouvrages, C’était hier l’été (Plon, 1933), Monsieur quatorze (Réédition éditions Infolio, 2014), Histoire technique du roman policier (Nouvelle revue critique, 1937).

Un article est aussi consacré à Karin Boye dont la secrétaire de rédaction de Kinzinzinzili, Hélène Chantemerle, signe un portait en couverture du magazine, et à son roman dystopique Kallocaïne (1940, traduit du suédois et augmenté d’un « panorama des utopies et anticipations scandinaves des origines à 1940 », par François Valéry, Oréa éditions, Bordeaux, 1988). Une nouvelle édition vient d’en être proposée par l’éditeur drômois Les Moutons électriques.

In fine, est étudiée la réception de la révolution russe dans la littérature populaire à travers un ouvrage d’Eric Aunoble La révolution russe, une histoire française (La fabrique, 2016).

À signaler, la parution aux éditions Ex Nihilo d’un roman de Régis Messac La loi de Kampilan, doublé de Musique arachnéenne, vingtième opus de la collection « Hier et demain », qui est, le magazine étant le premier, le second pilier de l’édifice. L’ouvrage est vendu en souscription au prix de 19 euros.

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O
Exhaustif et sympathique. Merci.<br /> Sur le dernier point seulement, à noter que la Loi du Kampilan est le 2e opus de la collection Hier & Demain ; que le prix de 19 € est le prix public du volume ; que le prix de souscription est de 12 € pour les Amis de Régis Messac ; de 15 € pour les non adhérents + 3 € pour éventuels frais de port.<br /> Cordialement vôtre.
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