Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
Georges Bormand
L’anthologie de nouvelles, Au Bal des actifs, Demain le travail (éditions La Volte, 2017) comporte un certain nombre de nouvelles de fiction spéculative (SF) sur des avenirs possibles dans lesquels le marché de l'emploi, mais pas seulement lui, en fait l'ensemble de la société humaine, seraient profondément transformés, que ce soit par les évolutions techniques et sociales déjà en cours comme robotisation et ubérisation ou par des catastrophes financières, climatiques, médicales ou sociales, guerres ou révolutions.
Utopies et dystopies voire simples satires des réalités actuelles et des évolutions en cours abondent dans les textes des nombreux auteurs. Catherine Dufour montre à quels extrêmes monstrueux peut aboutir l'ubérisation de la société. Stéphane Beauverger s'attaque à la justice et à ses dérives. Karim Berrouka imagine un monde qui semble parfait, où le travail n'est plus qu'une comédie. Emmanuel Delporte imagine un monde post-catastrophique où quelques privilégiés profitent d'un labeur inutile et meurtrier de la classe ouvrière.
Pour L L Kloertzer, la lutte de classes et ses conflits ont survécu à la dfisparition du monde actuel. Ketty Steward et Norbert Merjagnan imaginent tous deux undes mondes dans lesquels la disparition de l'emploi a imposé l'apparition de nouvelles formes de distribution du revenu, liées à l'appréciation de chaque individu par les autres. Mais le second pose, aussi, le problème de la richesse, du sens de la monnaie. Li-Cam nous montre un monde partagé entre les « corporations », les entreprises, dans le plus pur style « cyberpunk ». Alain Damasio et IuVan traitent de la créativité dans un monde où le travail des robots a envahi toutes les professions.Utopies et dystopies voire simples satires des réalités actuelles et des évolutions en cours abondent dans les textes des nombreux auteurs, de Stéphane Beauverger à Ketty Steward en passant par Karim Berrouka, David Calvo, Alain Damasio, Emmanuel Delporte, Catherine Dufour, Léo Henry, L.L. Kloetzer, Li-Cam, Iuvan, Norbert Merjagnan.
On voit donc, dans ces textes très variés, combien différents problèmes sociaux et humains comme le revenu, le contrôle social et la délation organisée, la propagande, la monnaie, etc. interfèrent, bien sûr, avec le problème central du livre qu'est l'emploi. Sans oublier la question de la créativité littéraire, objet des derniers textes du recueil, ceux de Léo Henry et de David Calvo.
Une postface de Sophie Hiet montre la diversité, mais aussi l'inter-relation, des différents points de vue proposés.