Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.
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Jean-Pierre Bacot
Cette revue du Crieur, éditée par la Découverte se propose, numéro après numéro, d’éclairer des débats de société. Dans la dernière édition il s’agit de réfléchir sur « La puissance des savoirs trans’ ». Trois auteur-e-s proposent de ne plus regarder les personnes concernées, fût-ce positivement, mais de les écouter, comme cela fut le cas pour toutes les catégories dominées, voire stigmatisées dans la logique des « subaltern studies ».
Karine Espineira, Clovis Maillet, Emmanuel Beaubatie, Simon Jutant, Stuart Pluen et Louve Zimmermann explorent successivement la lutte pour la légitimité, la longue histoire de la transidentité, la question de la santé et la confiscation des savoirs. Cela ne convaincra certes pas les goguenards de tout poil, mais cela permettra aux progressistes de s’informer.
Au-delà de ce dossier, ce numéro est consacré à d’autres sujets. Mathieu Rigouste nous explique comment nous sommes devenus les cobayes de l’opération Jeux Olympiques. Au-delà des coûts financiers et environnementaux, c’est le développement sans précédent des technologies sécuritaires qui inquiète l’auteur.
Dans la rubrique Portfolio, Jose Calderon Gil, Pablo López-Calle et Antonio Ramirez-Melgarejo interrogent le nouveau statut des Pays-Bas comme empire logistique au cœur de l’Europe. Les auteurs nous expliquent que la plupart des camionneurs sont d’origine espagnole, travaillent sous le régime du détachement et dorment dans leur véhicule.
Juliette Roguet nous raconte ensuite une histoire de chasseurs traqués par leur proie. Il s’agit, au Pérou, d’un système qui consiste à séduire les touristes pour des amours éphémères agrémentées de produits hallucinogènes.
Quant à Joseph Confavreux, il attire l’attention des adeptes du « non humain » au sujet desquels fleurit toute une littérature, sur le danger d’une déconnection de la société. Un tel rattachement radical au vivant, y compris végétal, des intellectuels comme Frédéric Lordon, pensent que cela éloigne dangereusement du social. Mais l’auteur cite aussi le philosophe Paul Guillibert, qui prône pour sa part une nouvelle forme de « communisme du vivant ».
Autre article, celui de Nelly Quemener qui, prenant à son compte cette expression de "wokisme" qui est une invention de la droite radicale, se demande comment des personnes qui ont peur d’offenser leur voisin à la moindre parole peuvent supporter l’humour.
Dernière proposition de ce numéro, la présentation par Camille Back de l’écrivaine Gloria Anzaldúa, métisse européo-indienne née au Texas, « penseuse oubliée aux origines de la théorie queer ».
