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Blog d'étude critique et académique du fait maçonnique, complémentaire de la revue du même nom. Envisage la Franc-Maçonnerie comme un univers culturel dont l’étude nécessite d’employer les outils des sciences humaines, de procéder à une nette séparation du réel et du légendaire et de procéder à la prise en compte de ce légendaire comme un fait social et historique.

Sur « Le retour de Pan. Panthéisme, néo-paganisme et antichristianisme dans l’écologie radicale »

Sur « Le retour de Pan. Panthéisme, néo-paganisme et antichristianisme dans l’écologie radicale »

Stéphane François, éminent collaborateur de notre revue, vient de publier chez Arche Milano un nouvel ouvrage, aussi bref que percutant, sur un sujet qui fera sans doute polémique, mais qui, une fois de plus, marque une originalité. Il s’attaque ici avec Le retour de Pan. Panthéisme, néo-paganisme et antichristianisme dans l’écologie radicale, aux rapports qui existent entre une certaine écologie radicale et un néo-paganisme et qui conduisent ses adeptes à pratiquer un antichristianisme particulièrement ciblé contre le catholicisme. Stéphane François avait déjà publié en 2012 au Cerf, L’Écologie politique : une vision du monde réactionnaire ? Dans son nouveau livre, il s’emploie à décrypter les origines de cette attitude radicale.

L'auteur cherche d’abord à définir la nature de l’écologie profonde et de sa variante néo-païenne. Il s’intéresse ensuite à la dénonciation, par ce courant, d’un arraisonnement chrétien de la nature. Dans un troisième temps, il se penche sur le soubassement antioccidental de cette forme d’écologie. Enfin, il analyse le romantisme inhérent à une telle vision du monde. Le livre montre qu’il existe une tension entre cette attitude radicale, antichrétienne par paganisme et un encrage de bon nombre d’écologistes occidentaux dans une culture chrétienne. Il montre au passage que les religions anciennes, comme les religions modernes, ne se sont pas désintéressé de la question de la préservation de la nature. C’est finalement la place de l’être humain qui apparaît en filigrane. À trop critiquer l’anthropocentrisme des références judéo-chrétiennes, les radicaux de l’écologie en sont en effet venus à développer une idéologie qui plonge ses racines dans d’autres traditions... antihumanistes. Stéphane François croise ici d’autres de ses thèmes de recherche pour parties résumés dans le tout récent numéro spécial de Critica Masonica : « Extrême droite et ésotérisme, retour sur un couple toxique ».

« L’écologie est-elle de gauche ? » s’interroge-t-il en ultime conclusion. « Si elle est assurément à gauche aujourd’hui, il est difficilement soutenable qu’elle soit de gauche dans son essence (…). En outre, ces racines conservatrices doivent être prises en compte pour comprendre certaines positions, comme le régionalisme, soutenues par les écologistes [et (…)] pour comprendre l’intérêt, qui peut sembler soudain, d’une droite chrétienne, surtout catholique, très conservatrice pour les thèmes écologiques ».

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P
"Mieux vaut en effet avoir lu un livre avant d'en parler." Je suis entièrement d'accord. Ce n'est pas pour rien que j'ai commencé ma contribution en avouant que je ne l'avais pas lu.<br /> <br /> Mais je voulais mettre les points sur les "i" - et attirer l'attention sur un livre récent très intéressant.<br /> <br /> Le terme "écologie radicale" induit en erreur et oriente contre l'écologie en tant que telle alors que, si je comprends bien, Stéphane François parle de "l'écologie extrémiste".<br /> <br /> Affirmer qu'il faut changer notre civilisation "radicalement" (fondamentalement) est une opinion et un projet à discuter et, éventuellement, à suivre. (Pourquoi? Lisez "Le dernier qui s'en va éteint la lumière" de Paul Jorion.) <br /> <br /> Courir la tête baisée derrière une idéologie jusqu'à ses extrémités (se laisser entraîner jusqu'à l'Absurdistan par des raisonnements « logiques », avec et sans guillemets) est toute autre chose - très bien illustrée par "La loi du sang, penser et agir en nazi" de Johann Chapout.
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A
Mieux vaut en effet avoir lu un livre avant d'en parler<br /> Stéphane Francois parle de l'écologie radicale qui privilégiant la nature à l'homme finit par être anti humaniste
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P
Pardon de commenter un livre que je n'ai pas lu mais je regarde incrédule l'accusation ci-dessus suivant laquelle l’écologie serait antichrétienne. <br /> <br /> Certains écologistes le sont certainement et ont des raisons personnelles, philosophiques ou politiques de l'être, mais ce n'est pas l'objet de l'écologie. Elle a (malheureusement) bien d'autres soucis.<br /> <br /> En lisant ce compte-rendu, j'ai l'impression que Stéphane François polémique avec l'idéologie hitlérienne - telle qu'elle est brillamment exposée dans la livre "La loi du sang, penser et agir en nazi" de Johann Chapout. Curieux de la transposer à l'écologie contemporaine.
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